Les Villes moyennes ont connu leur première heure de gloire entre 1975 et 1990, lors des regroupements communaux systématisés, en Allemagne, et de la décentralisation, en France. La Confédération suisse a su tirer parti des deux influences, logiquement et pragmatiquement. La politique des réseaux de villes s’est renforcée au fil des dernières décennies, conjointement au mouvement de fusion volontaire des communes qui a lui aussi pris l’ampleur depuis le début des années 2000.

De nouveaux liens de solidarité entre les territoires se forment ainsi pour desservir une population qui s’accroît ou qui a parfois tendance à stagner, mais aussi une population qui vieillit, ou qui dans certains cas se renouvelle très rapidement et doit absorber beaucoup de nouveaux-venus en peu de temps. Tout l’enjeu est à la fois d’atteindre une masse critique suffisante pour avoir les moyens d’agir de façon proactive afin de répondre aux besoins très différenciés des populations – qui varient en fonction des modes de vie et des contraintes imposées par contexte naturel et socio-économique propre à chaque territoire – mais aussi de préserver une qualité de vie très appréciée au sein de ces villes à taille humaine, surtout lorsque celles-ci entament des mues qui favorisent les dynamiques de proximité et encouragent le maintien du lien social et intergénérationnel.

Alors que les regards en France se sont beaucoup focalisés sur le mouvement de création de nouvelles métropoles et le renforcement des métropoles existantes, nous assistons depuis peu à un regain d’intérêt pour les villes moyennes, La Suisse est quant à elle essentiellement composée de villes moyennes, qui sont reliées à la fois entre elles ainsi qu’aux constellations de de villages qui les entourent. Si leur vitalité sociale et économique étonne à l’égard de leur taille plutôt modeste, il faut comprendre que leur force vient non pas de leur taille mais de leur capacité à être en lien.

Avec les différentes crises qui se succèdent – sanitaire, économique, énergétique, climatique – et le besoin impératif d’accélérer la transition écologique, les Villes moyennes prennent aujourd’hui les devants de la scène pour explorer des réponses innovantes à la fois sur les circuits courts, la nécessaire répartition horizontale de la gouvernance, le développement de la culture pour tous les citoyens et un réel accès aux services pour l’ensemble de la population. La transition urbaine ne passe pas que par les Métropoles. Les Villes moyennes constituent un maillon indispensable de cette transition et nous avons beaucoup à en apprendre : une démarche de parangonnage entre la Suisse et la France se révèle riche de promesses pour notre futur urbain commun.

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